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peuples de l’amérique centrale

Dans l’Amérique centrale, les Indiens qui résistèrent aux exterminations espagnoles, grâce à un milieu plus favorable, furent ceux qui vivaient en « sauvages » dans les forêts épaisses ou dans les gorges des montagnes. On les désigne actuellement sous l’appellation générale de Chontales (Tsondales), qui n’indique nullement une communauté de race, mais seulement le genre de vie indépendante, à l’abri des vexations du maître blanc ou métissé.

Cl. W.-H. Holmes.

vue perspective des travaux du monte alban, près d’oaxaca.
Le point de vue est indiqué par une croix sur le plan ci-contre.


Les Indiens policés, appartenant aux nations Quichué ou Maya, n’échappèrent aux massacres, sinon à l’oppression des Espagnols, que dans le district dit de Vera Paz « Véritable Paix », où les missionnaires dominicains obtinrent de Charles Quint le droit de pénétrer seuls et sans armes et d’en tenir tout fonctionnaire, tout soldat, éloigné pendant un laps de cinq années. La population ne fut point décimée : elle vécut, mais tellement subjuguée, appauvrie intellectuellement, privée d’initiative qu’elle constitue à cette heure la partie la moins prospère et la plus retardée de toutes manières dans la république de Guatemala. La fondation de la Vera Paz, qui témoigne de la constante rivalité de pouvoir entre l’élément mili-