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la cour de louis xiv

par Bossuet, d’après lesquelles « princes ni rois ne sont soumis à la puissance de l’Eglise dans l’ordre matériel, tandis que les papes doivent, même en matières religieuses, se conformer aux résolutions des conciles et observer, notamment en France, les principes établis, les coutumes, les institutions ». Ces quatre articles eussent été considérés deux cents ans plus tard comme de véritables hérésies, et deux siècles plus tôt auraient conduit leur auteur au bûcher, mais elles étaient alors l’orthodoxie même pour les prélats français et ne les empêchaient nullement de persécuter les hérétiques d’alors, jansénistes et protestants.

Cl. J. Kuhn, édit.

versailles. le bassin de latone et le palais

En ses domaines, tous étaient prosternés devant le roi ou même devant son image fulgurante de rayons comme un soleil. Naturellement, il devait prendre au sérieux ce nom de « Grand » dont ses courtisans le saluaient et se laisser tenter par l’ambition de faire resplendir sa gloire jusqu’aux confins du monde. Si sa bizarre devise, Nec pluribus impar, présente un sens quelconque, ne signifie-t-elle pas qu’il se sentait de force à lutter contre plusieurs adversaires à la fois et qu’il les défiait d’avance en prenant leurs royaumes pour enjeu ? La folie de la domi-