Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome IV, Librairie universelle, 1905.djvu/584

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
552
l’homme et la terre. — le dix-huitième siècle

quable —, il fallait en déblayer les abords. C’est ce que firent les Anglais en rasant la ville d’Ormuz (1622), qui avait été si longtemps le centre du commerce des Portugais dans la mer des Indes[1]. Puis les comptoirs qu’ils établirent sur la côte de l’Inde, Surate à l’ouest, Masulipatam à l’est, devinrent graduellement des points d’appui politiques ; même, en 1639, la compagnie reçut d’un radjah du littoral l’autorisation de construire le fort de Saint-George pour la protection de la factorerie qui, de nos jours, a, sous le nom de Madras, pris rang parmi les grandes cités : Ce fut le premier pas dans l’œuvre prodigieuse de la conquête. Peu à peu les acquisitions formèrent comme un collier le long du littoral hindou. L’ile de Bombay, que la femme portugaise de Charles II lui avait apportée en dot, fut transmise à la compagnie en 1668 ; puis, avant la fin du siècle, trois villages de la rive droite du Hougli servirent de noyau à la cité grandissante de Calcutta, protégée par les canons du fort William.

Cabinet des Estampes.Cl. Sellier.

le comptoir des français à chandernagor

Mais déjà la compagnie française des Indes, fondée par Colbert en 1664, entrait en conflit direct d’intérêts avec la compagnie britannique,

  1. Arthur Stiffe, R. Geograph. Journal, June 1896, pp. 644 et suiv.