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guerre d’indépendance

terre, et surtout à l’aide matérielle de la France, arrachée au mauvais vouloir de Versailles par la triomphante opinion publique. En 1781, l’armée anglaise se trouve enfermée au milieu des estuaires marécageux de la Virginie, dans la place forte de Yorktown, et, d’un côté une colonne d’assaut américaine menée par Lafayette, de l’autre une colonne de Français franchissent les redoutes. Les assiégés se rendent avant que la flotte anglaise puisse arriver à leur secours. La paix est signée l’année suivante : la scission définitive entre la métropole et les colonies est accomplie. Une nation, destinée à devenir en un siècle la plus puissante de la terre entière, venait de naître en cet étroit littoral du Nouveau Monde.

Cl. J. Kuhn, édit.

washington, le palais du congrès
Il s’élève au milieu des solitudes (Voir 590).

Nulle révolution n’avait été d’une importance plus haute, et le retentissement dans la vie profonde de l’Europe en fut considérable ; cependant les conséquences logiques de ce triomphe des colons américains ne se manifestèrent point tout d’abord. Epuisée par l’immense effort, la petite nation eut grand’peine à trouver son équilibre normal : elle commença par se ramasser sur elle-même, cherchant à établir de son mieux les conditions de l’autonomie personnelle pour chacune des treize répu-