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Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome VI, Librairie universelle, 1905.djvu/165

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antrhopophagie et infanticide

rasser de leur progéniture, il est possible que les Océaniens aient méconnu les ressources de leur admirable climat et la puissance de leur travail, mais l’infanticide eut sans nul doute en mainte contrée d’autres causes que la faim.

N° 550. Groupe des îles Sandwich.


Toute action, par cela seul qu’elle s’est produite et quelle qu’en soit la cause, a tendance à se renouveler, à se changer en coutume, à prendre un caractère religieux ; dans tous les pays du monde, la tradition devient sainte et fait plus que justifier, elle divinise les actes. Dans le meurtre des enfants, l’homme n’a-t-il pas toujours la suprême ressource de l’illusion pour se consoler dans son chagrin ? De ces enfants qui n’avaient pas même le temps d’ouvrir les yeux à la lumière du soleil, ne pouvait-on pas faire des esprits protecteurs, des saints qui se rappelaient la pauvre famille de laquelle ils étaient issus et qui intercédaient pour elle auprès des divinités farouches ?