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écoles de travail

le juste et l’injuste ? Est-ce que récemment, avant l’ère de l’antisepsie, la médecine officielle n’était pas essentiellement meurtrière, malgré ses examens et ses diplômes, et, dans sa façon de traiter les blessures, n’était-elle pas restée bien au-dessous de la pratique des rebouteux méprisés auxquels on interdisait l’exercice de la médecine sous peine d’amende ou de prison ? Tandis que ceux-ci, se conformant aux prescriptions de la science antique, employaient les onguents préparés à chaud avec la térébenthine et les macérations dans le vin et l’eau-de-vie, c’est-à-dire, continuaient les pratiques d’une certaine antisepsie traditionnelle, les médecins de la faculté, asservis aux ordonnances de leurs professeurs, appliquaient sur les blessures le cérat et les cataplasmes, fabriquant ainsi des laboratoires de microbes qui développaient la plaie et déterminaient la mort[1]. C’est par centaines de mille que la science officielle, au dix-neuvième siècle, tuait les malades qu’auraient sauvés les rebouteux.

la conférence du dimanche en russie,
d’après le tableau de Bogdanoff-Bielski.

Et, dans une autre profession, celle qui devrait aboutir, par l’étude

  1. Emile Forgue, Revue Scientifique, déc. 1901, p. 776.