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Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome VI, Librairie universelle, 1905.djvu/496

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l’homme et la terre. — éducation

l’air pur, le repos, le travail attrayant les remettent sur pied et leur permettent d’atteindre la vieillesse. Les gens de la classe miséreuse, au contraire, sont exposés à tous les risques de la mort, surtout au seuil même de l’existence : la première année en emporte toujours une part considérable, puis, quand ils se sont adaptés au milieu de la gêne, de l’alimentation mauvaise, de l’hygiène à contre-sens, ils succombent fort nombreux aux maladies qui épargnent volontiers ceux que le bien-être a rendus moins vulnérables : les contagions ordinaires, et la plus redoutable de toutes par ses effets, la tuberculose, moissonnent plus amplement qu’ailleurs dans l’armée de l’indigence.

Cl. de la Ruche.

le départ pour la fenaison dans une école libertaire


En outre, c’est parmi les pauvres que sévit avec le plus de virulence la caste des guérisseurs de toute espèce, patentés ou non, médecins, chirurgiens, rebouteurs, charlatans, qui ont intérêt direct à perpétuer la maladie, à la créer au besoin. Dans l’état social actuel, il est toujours dangereux qu’une contradiction existe entre la mission et le gagne-pain professionnel. D’ailleurs, en se plaçant dans les conditions économiques et morales que l’antagonisme des intérêts fait à la société, on ne saurait blâmer le médecin et le phar-