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l’évolution, la révolution

Certes, nous aimons la paix : nous avons pour idéal l’harmonie entre tous les hommes, et cependant la guerre sévit autour de nous ; au loin devant nous, elle nous apparaît encore en une douloureuse perspective, car dans l’immense complexité des choses humaines la marche vers la paix est elle-même accompagnée de luttes. « Mon royaume n’est pas de ce monde » disait le Fils de l’Homme ; et pourtant lui aussi « apportait une épée », préparant « la division entre le fils et le père, entre la fille et la mère. » Toute cause, même la plus mauvaise, a ses défenseurs qu’il convient de supposer honnêtes, et la sympathie, le respect mérités par eux ne doivent pas empêcher les révolutionnaires de les combattre avec toute l’énergie de leur vouloir.