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l’évolution, la révolution

més que la ruine de la formidable machine d’écrasement qui pesait sur le monde ; ce fut aussi à maints égards une heureuse étape dans l’histoire de l’humanité que l’entrée violente de tous les peuples du nord dans le monde de la civilisation ; de nombreux asservis retrouvèrent dans la tourmente un peu de liberté aux dépens de leurs maîtres ; mais les sciences, les industries périrent ou se cachèrent ; on cassa les statues, on brûla les bibliothèques. Il semble, pour ainsi dire, que la chaîne des temps se soit brisée. Les peuples renonçaient à leur héritage de connaissances. Au despotisme succéda un despotisme pire ; d’une religion morte poussèrent les rejetons d’une religion nouvelle plus autoritaire, plus cruelle, plus fanatique ;