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Page:Reclus - L’Avenir de nos enfants.djvu/8

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encore qu’à l’amélioration de notre situation. Nous-mêmes, ne l’oublions pas, nous appartenons plus au monde du passé qu’à la société future. Par notre éducation, nos vieilles idées, nos restes de préjugés, nous sommes encore des ennemis de notre propre cause ; la trace de la chaîne se voit encore à notre cou. Mais tâchons de sauver les enfants de la triste éducation que nous avons reçue nous-mêmes ; apprenons à les élever de manière à les développer dans la santé physique et morale la plus parfaite ; sachons en faire des hommes comme nous voudrions être nous-mêmes.

Ne l’oublions pas, l’idéal d’une société se réalise toujours. La société bourgeoise actuelle, représentée complètement par l’État, a fait pour l’éducation précisément ce qu’il voulait faire. Or, que fait l’État des enfants sans famille dont il a la charge ? Nous le savons. Il les ramasse dans les hospices où, mal nourris, mal soignés, ils succombent en grande majorité ; puis il prend le reste et les élève pour en faire des enfants de troupe, des gardiens de prison, des limiers de police. Voilà son œuvre, et la société représentée par lui est pleinement satisfaite. Quant à nous, lorsque notre tour viendra, — et il viendra certainement, — lorsque nous pourrons agir et réaliser notre vouloir, notre grand but sera d’éviter à