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les milieux divers

Ce deuxième milieu dynamique, ajouté au milieu statique primitif, constitue un ensemble d’influences dans lequel il est toujours difficile, souvent impossible, de reconnaître les forces prépondérantes, d’autant plus que l’importance respective de ces forces premières ou secondes, purement géographiques ou déjà historiques, varie suivant les peuples et les siècles. Ici, ce sont les froids intenses qui causent le dépeuplement d’une contrée, la mort de la race, ou qui, en obligeant les hommes à s’ingénier pour s’accommoder à un milieu trop dur, contribuent indirectement au progrès ; ailleurs, la mer ou le fleuve est l’agent principal de la civilisation ; ailleurs encore, c’est le contact soudain avec des peuples étrangers, de culture différente, qui fut la cause déterminante de la marche en avant.

galère phénicienne
Dessin de George Roux, d’après une reconstitution du Musée du Louvre.

Le croisement d’un peuple déjà très avancé dans la science et dans les arts avec des éléments d’autre provenance et de culture inférieure est nécessairement le point de départ d’une nouvelle poussée progressive ou régressive : on l’a vu pour Rome sous l’influence des Grecs, et, d’une manière générale, pour toutes les tribus du monde barbare que visitent des civilisés.

Quoi qu’il en soit, les adaptations diverses des peuples, toujours compliquées de luttes et de combats, ne doivent pourtant pas être