dans l’histoire de la pensée, tant il est vrai que tout progrès, devenu dogme, se change graduellement en obstacle.
Désormais, il n’est plus d’historien qui conteste l’antiquité de l’Homme et qui se le représente né ou créé soudain de la terre rouge ou de l’écume de la mer, il y a quelque cinq ou six mille ans ; la continuité de la race humaine par lentes évolutions, depuis des temps très antiques, est le fait capital reconnu d’une manière universelle. On se demande même quelle prodigieuse série de siècles a dû s’écouler pour donner le temps de s’accomplir aux progrès immenses ayant eu lieu pendant le cours de la préhistoire.
En effet, que l’on s’imagine les âges de la pro-lalie, qui précédèrent les modulations de la pensée sous forme de parole, puis ceux de la pro-pyrie, antérieurs à l’invention du feu, et l’on comprendra ce qu’il a fallu d’efforts et de conquêtes pour amener l’homme de son état