Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 1, Librairie Universelle, 1905.djvu/399

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
377
ghilan, hyrcanie

gen ou « des Loups » appliqué à un faible cours d’eau, souvent presque tari, prouve l’importance capitale qu’eurent ces points stratégiques, car le Gurgen n’est autre que le Hirkhan, dont le nom fut donné à toute l’Hirkhanie (Hyrkania), c’est-à-dire aux régions qui s’étendent de l’Inde à la Caspienne ou « mer d’Hyrcanie ».

D’après une photographie de J. de Morgan (Mission archéologique en Perse).

pont de leïs sur le kyzil-uzen (ghilan).


Toutefois, les portes historiques ouvertes à travers cette partie du diaphragme de l’Asie n’ont qu’une valeur secondaire. Les seuils du Gurgen mènent à des espaces déserts ou faiblement peuplés qui, pendant la période connue de nous, furent presque toujours occupés par des pillards. Les chemins latéraux, à droite, à gauche, sont dangereux ou du moins pénibles à parcourir. A droite, c’est-à-dire vers l’est, les montagnes auxquelles on peut donner le nom d’ensemble de Caucase iranien ou de Caucase des Turkmènes se profilent en plusieurs arêtes parallèles, qu’il faut contourner au nord par une succession d’étapes coïncidant avec les oasis ou du moins les terres humides situées à l’extrémité septentrionale des vallées. Pareil voyage était beaucoup plus long et en outre plus périlleux que le parcours de la route méridionale, longeant sur le plateau d’Iran la base des arêtes bordières. Le lieu de passage par excellence entre les deux versants du dia-