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l’homme et la terre. — potamie

très considérable de l’Ancien Monde.
(Musée du Louvre).
code des lois du roi hammurabi
datant de près de 40 siècles.
Nous voyons par le code de Hammurabi que le commerce était aux mains de riches capitalistes ou banquiers qui, tout comme de nos jours, dirigeaient de haut leurs opérations, et en laissaient le détail à la discrétion d’agents. Les commerçants venaient de fort loin, de contrées qu’on ne pouvait atteindre qu’après des mois ou des années de voyage, et telle transaction ne se parachevait dans son ensemble qu’après un va-et-vient entre les deux pays, d’origine et de consommation. Le régime de l’échange devait donc se développer au milieu de ces hommes de toute langue et de toute race, en offrant, des garanties certaines au point de vue juridique. Toutes les institutions de droit que nos sociétés modernes s’imaginent volontiers être de leur invention étaient déjà connues des Chaldéens. Ils dressaient des contrats de société et de mariages, ils pratiquaient les hypothèques et les cautionnements, utilisaient les métaux comme moyen d’échange, et savaient leur substituer un mandat de paiement, très souvent plus lourd, mais beaucoup moins susceptible d’être volé ou pillé dans les transports et voyages, la siparte ou mission, galette d’argile sur laquelle on inscrivait au style l’ordre de payer et que l’on faisait ensuite durcir au four.

Tous ces moyens d’échange se trouvaient singulièrement facilités par la grande découverte, celle de l’écriture, la matérialisation directe