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l’homme et la terre. — grèce

précis, et se développe au loin comme une draperie flottante autour du Péloponèse et de sa pléiade d’îles et de péninsules. Jusqu’où la Grèce s’étend-elle vers le Nord ? Ne comprend-elle pas l’Acarnanie et l’Epire et le Pinde ? N’embrasse-t-elle pas la Chalcidique et les vallées qui descendent des monts de la Thrace et de la Macédoine ? Elle contient assurément les îles du littoral d’Asie, et certaines régions de la côte à l’orient de la mer Egée furent même parmi les foyers les plus intenses de la vie hellénique.

British Muséum.Cl. Mansell.

galère du type phénicien


Les grandes îles, la Crète, et Cypre, projetée très à l’est dans les parages sémitiques, appartiennent également à la Grèce, qui, par ses corsaires, ses marchands et ses fils de race croisée, s’empara aussi de maint rivage sur les côtes de la Syrie. Et vers l’Occident, colonie s’ajoute à colonie ; des Grèces nouvelles, plus vastes que la première, apparaissent successivement au milieu des eaux ; et jusque dans la lointaine Libye, la Cyrénaïque, limitée au sud par la mer des sables, surgit et, pendant quelques siècles, se présente comme une Hellade africaine.

En réalité, la culture grecque semble, comme Aphrodite, être née de l’écume des flots. Quelle origine qu’aient eue leurs migrations