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théogonie étrusque

cratie religieuse, et c’est parmi ces « princes de l’Eglise », les lucumons, que l’on choisissait les rois. Il en résultait un esprit formaliste, de conservation à outrance. Les vieux usages, les antiques cérémonies, les formulaires de longue tradition devaient être fidèlement observés. Tout était réglé avec un soin minutieux sans lequel la colère des dieux était inévitable.

Cl. Alinari.

tombes étrusques, dans le voisinage d’orvieto


Ce sont tous ces rites qui passèrent dans le culte des Romains et que l’on observa longtemps avec tant de rigueur, même à l’époque où la pensée, partiellement affranchie, ne permettait plus à deux augures « de se regarder sans rire ». Le vol des oiseaux, la palpitation des entrailles d’animaux égorgés, le repas des volatiles du temple étaient des événements de premier ordre qui pouvaient décider du succès d’une bataille ou de la destinée des empires. Même le sacrifice de soi-même devait être accompagné d’un rituel spécial pour être agréable aux divinités : les Decius avant de se jeter au milieu des rangs ennemis se dévouent aux dieux infernaux en pro-