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l’homme et la terre. — rome

Pour assurer l’unité de l’Empire en rapprochant les frontières et le centre et donnant aux armées la plus grande mobilité possible, il était nécessaire d’employer une grande partie des revenus impériaux à la construction et à l’entretien des voies de communication.

timgad (algérie) — théâtre romain


A l’époque de Trajan et de son successeur Hadrien, grand voyageur s’il en fut, les belles routes pavées où passaient sans accident les chars et les machines de guerre constituaient un ensemble admirable, offrant le témoignage le plus éloquent de la puissance de l’Empire et de sa civilisation supérieure. Le réseau des routes romaines était destiné à embrasser le monde et s’étendait réellement jusqu’aux limites des terres inconnues. Les rangées de dalles sonores se continuaient de mer à mer, de Brundusium (Brindisi), sur les plages adriatiques, à Bononia (Boulogne), sur la côte de l’océan gaulois, et même en pleine Germanie marécageuse et sylvestre par delà l’Ems et la Weser jusqu’à l’Elbe, et se rattachaient en Batavie à tout un système de canaux. La voie se déroulait, souvent rectiligne — en Britannie, sur 292 kilomètres, de Lincoln à la côte sud, traversant Cirencester et Bath, la route romaine ne s’écarte pas de plus de 10 kilomètres d’une ligne droite