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voyages d’abraham et de jacob

roi d’Egypte, qui voulut bien les accueillir aussi et leur assigna les terres de Gochen dans le voisinage de l’isthme, mais à l’occident et déjà dans la zone d’irrigation nilotique.

Cl. Bonfils.

le jourdain et ses rives

Cantonnés dans ces régions fertiles, sur les confins de « prés salés » et des alluvions grasses du Nil, les Israélites immigrés se trouvèrent dans un cercle d’attraction nouveau et durent évidemment changer de mœurs, d’habitudes, de civilisation, ajouter un nouveau fond religieux à celui qu’ils avaient reçu des pays babyloniens, de la contrée de Haran et des tribus du désert. Ils apprirent surtout à conduire la charrue, progrès inestimable qui les éleva d’un degré dans la hiérarchie des nations.

Mais ce progrès fut durement acheté, car les Hébreux, reçus d’abord en hôtes, nous dit la légende, furent utilisés ensuite comme des vassaux, puis opprimés comme des esclaves. On leur fit bâtir des villes, mais pour leurs maîtres, creuser des canaux, élever des digues,