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journal de la commune

vives, des plus coupables calomnies. On l’accuse de trahir la République !

… « L’Assemblée, gouvernement légal, a accepté la République comme un fait, se réservant de lui faire subir l’épreuve du droit… Elle a été engagée par M. le Président du Conseil… avec une fermeté et une franchise qui doivent être pour les plus défiants la plus solide des garanties… à conserver la République qu’il a promis de défendre ( ?)

… « Comment ne pas reconnaître que ruiner l’autorité de l’Assemblée, c’est détruire la République… Entre l’Assemblée représentant la République, et la Commune, personnification de la dictature arbitraire et sanglante, il n’y a pas d’alternative. Paris a pu juger les maîtres odieux qu’il s’est donnés ; dignes imitateurs du 2 décembre, dont ils sont les complices ( !), dont ils préparent le retour. Ils procèdent par l’assassinat sur les boulevards ( ?)… C’est par eux que les élus du suffrage universel sont proscrits, décrétés de mort et de confiscation… La postérité se demandera avec stupeur comment cette orgie sauvage a été un instant possible, comment la population de Paris si intelligente, si patriote, si intéressée au maintien de la loi et au respect de la justice, ne s’est pas immédiatement rangée sous le drapeau du pouvoir légitime.

… L’heure est pressante,… la prolongation de cette situation violente, c’est le retour offensif de l’étranger… »

La cause de nos malheurs, c’est cette Assemblée enragée de monarchisme, qui eût renversé la République dix fois par jour, si elle avait su quelle monarchie en faire hériter, cette Assemblée qui entre en fureur à la vue d’un orateur républicain, comme une meute de chiens hurlant, sautant et se hérissant le poil à l’aspect d’un loup dans une cage. Cette Assemblée, M. Favre nous la présente comme l’essence du principe républicain, comme la personnification de la République !

Quel malheur pour une nation quand celui qui tient la plume de ses protocoles est un faussaire. Maître Favre !

Le discours Thiers est beaucoup plus habile, car il est plus simple, plus narratif, plus bonhomme. Mais il a le tort d’être bien long. Le Rappel en donne une excellente analyse qui dit tout, avec le quart des mots et des phrases :