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journal de la commune

d’une prison au lendemain du 28 janvier, on verra que l’absence d’une fraction notable de la population de Paris a secondé singulièrement les chances des néo-terroristes.

« Mal à l’aise dans ses limites, et sentant qu’au lieu d’être une révolution, elle n’était que l’insurrection d’une ville, l’émeute a osé se porter sur Versailles, oubliant que lorsque les Parisiens de la première révolution allaient y chercher l’Assemblée et le roi, ils ne passaient pas du moins sous les regards des Prussiens, échelonnés en curieux sur les hauteurs. Soutenus par une armée fidèle et patriotique, qui comprend qu’il y va de l’existence du pays, l’Assemblée et le gouvernement ont vigoureusement repoussé cette attaque. L’insurrection a dû se replier sur la capitale où elle périt de consomption.

« Si, à travers tous ces violences, on cherche à démêler quel a été le motif mis en avant par cette rébellion, on en trouve plusieurs.

« Elle n’a que trop su payer de mots la crédulité populaire.

« Elle a inscrit sur le drapeau rouge :

1o La demande de la révision de la loi sur les échéances ;

2o La demande d’une loi sur les loyers ;

3o La demande de franchises municipales pour Paris ;

4o La crainte d’une restauration monarchique.

« Si tel avait été le but réel de l’insurrection, la guerre civile était bien inutile pour y atteindre. L’assemblée nationale avait concédé le premier point, promis le second, discuté d’avance une loi sur les municipalités, et enfin l’honorable président du Conseil s’est exprimé sur le respect de la forme républicaine en termes qui ne laissent aucun doute. En admettant même que les solutions agréées par l’Assemblée eussent paru insuffisantes à quelques-uns, nous vivons sous un régime de liberté qui donne à chacun, tous les moyens possibles de convertir pacifiquement ses concitoyens à sa propre opinion,

« Mais pour voir sous leur vrai jour les hommes de la Commune, mais pour savoir exactement ce qu’ils veulent, il faut regarder moins à ce qu’ils disent qu’à ce qu’ils font.

« Suppression absolue d’aller et de venir et de toutes les libertés individuelles, espionnage et délation en perma-