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noëls.

rines ? N’avons-nous pas là dans les Lettres à Émilie que Flore est réveillée par Zéphyre ?

À leur Coleda, les Serbes font brûler une bûche de chêne, l’arrosent de vin, la frappent en faisant voler les étincelles, et crient : « Autant d’étincelles, autant de chèvres et brebis ! Autant d’étincelles, autant de cochons et de veaux ! Autant d’étincelles, autant de réussites et bénédictions[1] ! »

Nous avons sous les yeux une gravure[2] représentant une fête anglo-saxonne aux temps de Hengist et Horsa. La cérémonie esquimale s’y retrouve en ses éléments essentiels. On danse autour d’un billot flambant, le Yule log, au-dessus duquel rôtissent les porcs dont on va se régaler. Hertha, et à ses côtés deux garçons affublés en corbeaux à large bec, Hertha, arrive sur un char que traînent de robustes gaillards muflés en ours. Suit le cortège : loups, sangliers, renards, cerfs auxquels les chasseurs font fête ; l’hypocras et l’hydromel coulent à tirelarigot. De ces fêtes à nos carnavals, aux mascarades du Moyen-Age, la transition est facile.

Variante kolioutche :

Les officiants font leur entrée, s’annonçant comme chasseurs et gibier ; les premiers tout nus, mais armés de poignards en cuivre, à lame brillante, les autres accoutrés en phoques à peau luisante et tachetée, en poissons et volatiles, en loups et chiens fièrement panachés. Ils tournent autour d’un grand feu allumé au milieu de la salle. Des

  1. Schwenck, Mythologie der Slaven.
  2. D’après un tableau de Corbould.