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les inoïts orientaux

milles humaines dépend la solution de quelques problèmes ethnologiques de premier ordre. »

Ni celle de Topinard[1] :

« En Asie, les peuples ont été brassés de l’Orient à l’Occident, et de l’Occident à l’Orient, d’une façon si prodigieuse que la race la plus caractéristique doit être recherchée au delà du Pacifique, dans les mers polaires. »

Quoi que nous pensions des problèmes relatifs à l’origine et à la parenté des hommes, il est certain que les Esquimaux sont en majeure partie le produit de leur climat ; le milieu impliquant une nourriture, une demeure et des coutumes appropriées.

Facilement on exagérerait la superficie de pays que détiennent ces Hyperboréens, comme ils sont souvent appelés, si on ne réfléchissait que sur le continent américain leur habitat n’est qu’en façade, occupant une lisière large de vingt à trente kilomètres, laquelle ne gagne 75 ou 80 kilomètres à l’intérieur que le long de certains fleuves, tels que le Youkon et le Mackenzie, dont il ne dépasse pas la partie maritime. Pour ce motif, M. Dall proposait de donner le nom d’Orariens[2], à l’ensemble des lignées inoïtes. En dehors de cette étroite lisière, dans la forêt commencent les Peaux-Rouges, leurs ennemis mortels, qui leur font une guerre d’extermination. Cette animosité, de savants anthropologistes ont voulu l’expliquer « par la différence des sangs[3] ». S’il fallait en croire les Indiens, leur haine aurait un autre motif. Ils ne sauraient

  1. Anthropologie.
  2. D’ora, rive.
  3. Von Klutschak.