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costume et ornementation.

pas un dont faiblit le dévouement à la cause publique. Et quand les patriarches, trahis et livrés, encore par des Indous, furent condamnés à mort, avec quel admirable courage, quelle touchante résignation, quelle simple dignité, ils subirent une mort ignominieuse devant leurs habitations saccagées ! »

Dirons-nous, par contraste, comment respectent le droit d’asile certaines nations qui se targuent de marcher à la tête du progrès et volontiers se proposent en exemple au monde[1] ?

Tels étaient les sauvages qu’on avait dépeints sous les plus noires couleurs. En 1820, lorsqu’il envahit le Colehan avec ses troupes, le major Roughsedge s’attendait à trouver des jungles : il débouchait dans un pays ouvert, légèrement ondulé, soigneusement cultivé. Les villages s’abritaient sous les tamarins et mangotiers ; les maisonnettes se cachaient sous le feuillage des citrouilles et concombres.

Du costume, nos autochtones se soucient médiocrement ; ils tiennent pour suffisants un mouchoir, un mauvais chiffon, quelque méchante lanière d’étoffe, une mince ceinture ; les femmes se contentent d’une écharpe qu’elles enroulent une ou deux fois autour du corps ou des épaules, et qui leur retombe sur les seins. Ce qu’on économise sur la vêture, on le reporte sur l’ornementation. Tatouage discret, consistant en points de couleur, et traits sur le front, le nez, le menton ou les bras. Fleurs dans les che-

  1. Écrit au moment où la France a failli livrer Hartmann à la Russie.