Page:Reclus - Les Primitifs.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
29
costume.

aussi fins que Ross et Bessels, nous adoptons l’explication suggérée par Rink. Tout au nord, dit-il, la mer est gelée trop souvent pour que les bateaux et kayaks y soient de profitable usage. Poussant très loin la division du travail, les Itayens se seraient jetés exclusivement dans les pratiques de la chasse, négligeant celles de la pêche, estimant, peut-être à tort, qu’ils perdraient leur temps à la construction et la manœuvre difficiles des kayaks, baïdarkas et oumiaks.

Très pratique dans son genre, le costume des Inoïts est même susceptible d’élégance, — demandez plutôt aux officiers et matelots qui ont eu l’honneur de danser avec de coquettes Groenlandaises. À première vue, il paraît de coupe identique pour les hommes et les femmes, mais ces dernières l’allongent en forme de queue, et le garnissent d’un plus large capuchon où la mère loge son petit qui s’y blottit confortablement, à moins qu’elle ne le fourre dans une de ses bottes. Le surtout[1], fabriqué avec des intestins de phoque, égale en imperméabilité nos meilleurs caoutchoucs, et les surpasse en légèreté. En certaines localités, le sexe masculin adopte un vêtement de plumes, le féminin, de fourrures ; ailleurs, l’habit est double : plume par-dessous, poil par-dessus. Les jeunes personnes portent des bottes de peau souple et douce, tout blanches, les mariées des bottes rouges. Pour indiquer leur tribu, les hommes se taillent les cheveux, et les femmes se font à la figure des tatouages spéciaux[2].

Sans recourir au peigne, la maman fouille les cheveux du mioche et se paie de sa peine par le gibier qu’elle recueille. Souvent, les commères s’accroupissent en cercle

  1. Okouschek.
  2. Kiutschak.