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Page:Recordon - Le chrétien et les dettes.djvu/14

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humaine, n’en est pas moins en opposition avec les enseignements les plus clairs de la Parole de notre Dieu. Et cela découle du passage même qui, après avoir dit : « Ne devez rien à personne, » ajoute, comme nous l’avons vu : « sinon de vous aimer les uns les autres. » Or cette dette de l’amour, dont nous ne pourrons jamais nous affranchir, consiste aussi évidemment à faire part de nos biens, soit par prêts[1], soit surtout par dons, comme nous le verrons bientôt, à nos frères dans le besoin. C’est ce que viennent confirmer un grand nombre de recommandations bibliques, dont nous citerons quelques-unes. Au Psaume XXXVII, 24 et 26, nous lisons : « Le méchant emprunte et ne rend point, mais le juste a compassion et donne… Toujours il est compatissant, et il prête, et la bénédiction repose sur sa postérité. » — Ps. CXII, 5 : « Heureux l’homme qui est compatissant et qui prête ; il règle ses affaires selon la justice. »

Écoutons encore le Seigneur Jésus-Christ lui-même sur ce point particulier de l’amour fraternel. Matth. V, 42 : « Donne à celui qui te demande, et ne te détourne point de celui qui veut emprunter de toi. » Luc VI, 34–36 : « Si vous ne prêtez qu’à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin qu’ils reçoivent la pareille. Mais aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans en rien espérer ; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car Il est bon envers les ingrats et les méchants. Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre Père est mi-

  1. Lesquels ne devraient jamais constituer le chrétien emprunteur en débiteur légal.