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Page:Recordon - Le chrétien et les dettes.djvu/4

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vous pouvez dire avec hardiesse qu’Il est votre aide, et que c’est pour vous une précieuse vérité ? — N’est-ce pas, au contraire, la preuve que vous vous défiez de Dieu, que votre cœur se détourne de Lui à proportion qu’il s’appuie sur le bras de la chair et qu’il se confie en l’homme ?

Pourquoi, souvent, fait-on des emprunts ou des dettes ? Parce qu’on n’est pas content de l’état dans lequel on se trouve, parce qu’on veut en sortir pour s’élever plus haut, parce que, au lieu de s’accommoder aux choses humbles, on estime et l’on recherche les choses élevées. Sont-ce là les sentiments qui conviennent au disciple de Celui qui s’est anéanti lui-même et abaissé jusqu’à la mort de la croix, de Celui qui était doux et humble de cœur ? Est-ce là suivre les traces de ce Jésus qui a été pauvre et méprisé sur la terre, qui n’y a trouvé qu’une crèche et une croix, et qui nous invite à marcher comme Il a marché lui-même, à vivre comme Il a vécu ? À combien de chrétiens s’appliquerait encore ce que disait l’Éternel à Baruc (Jérém. XLV, 5) : « Et toi, te chercherais-tu des grandeurs ? Ne les cherche point ; car voici, je vais faire venir du mal sur toute chair, dit l’Éternel ; mais je te donnerai ta vie pour butin dans tous les lieux où tu iras. » Et encore ce que Élisée disait à l’ambitieux et cupide Guéhazi : « Est-ce le temps de prendre de l’argent, et de prendre des vêtements, des oliviers, des vignes, du menu et du gros bétail, des serviteurs et des servantes » (2 Rois V, 26) ? Comme quelqu’un l’a si bien dit : « J’aimerais mieux être une statue de marbre dans le chemin de l’obéissance, que de faire les plus grandes choses aux dépens de la moindre portion de la parole de Dieu. »