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Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome1.djvu/77

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lxvij
PRÆFATIO.


avec sept mille hommes de ses gens. « Depuis ce tems-là les Marseillois eurent grand soin de fermer leurs portes les jours de fêtes, de faire la garde ; de poster des sentinelles sur les remparts, d’examiner les étrangers, enfin de garder leur Ville en tems de paix, comme si effectivement ils avoient guerre. Ils eurent depuis de grandes guerres à soutenir contre les Liguriens et contre les Gaulois. Ce qui contribua beaucoup à augmenter la gloire de leur Ville : et les différentes batailles qu’ils remporterent, les rendirent célébres chez leurs voisins. Ils battirent souvent les armées des Carthaginois, avec lesquels ils étoient en guerre pour des vaisseaux de pécheurs que les Carthaginois leur avoient enlevés : et après les avoir vaincus, ils leur donnerent la paix. Ils firent alliance avec les Espagnols ; ils observerent fidélement le traité qu’ils avoient fait avec les Romains presque dès la fondation de Rome, et ils secoururent leurs alliés dans toutes leurs guerres. Ce qui augmenta la confiance qu’ils avoient en leurs forces, et leur procura la paix du côté des ennemis. Comme donc Marseille étoit florissante tant par la réputation de ses belles actions, que par l’abondance de ses richesses et l’éclat de ses forces, tous les peuples voisins conspirèrent ensemble pour abolir le nom des Marseillois, comme pour éteindre un incendie commun. Ils élurent d’un consentement unanime pour Chef le Roi Catumandus, qui lorsqu’il assiégeoit Marseille avec une grande armée de troupes d’élite, épouvanté d’une apparition qu’il eut, pendant le sommeil, d’une femme qui se disoit Déesse, et dont le regard étoit affreux et menaçant, accorda de son propre mouvement la paix aux Marseillois. Des Ambassadeurs