avec sept mille hommes de ses gens.
« Depuis ce tems-là les Marseillois
eurent grand soin de fermer leurs
portes les jours de fêtes, de faire la
garde ; de poster des sentinelles sur
les remparts, d’examiner les étrangers, enfin de garder leur Ville en
tems de paix, comme si effectivement
ils avoient guerre. Ils eurent depuis
de grandes guerres à soutenir contre
les Liguriens et contre les Gaulois.
Ce qui contribua beaucoup à augmenter la gloire de leur Ville : et les
différentes batailles qu’ils remporterent, les rendirent célébres chez
leurs voisins. Ils battirent souvent les
armées des Carthaginois, avec lesquels ils étoient en guerre pour des
vaisseaux de pécheurs que les Carthaginois leur avoient enlevés : et
après les avoir vaincus, ils leur donnerent la paix. Ils firent alliance avec
les Espagnols ; ils observerent fidélement le traité qu’ils avoient fait
avec les Romains presque dès la fondation de Rome, et ils secoururent
leurs alliés dans toutes leurs guerres.
Ce qui augmenta la confiance qu’ils
avoient en leurs forces, et leur procura la paix du côté des ennemis. Comme donc Marseille étoit
florissante tant par la réputation de
ses belles actions, que par l’abondance de ses richesses et l’éclat de
ses forces, tous les peuples voisins
conspirèrent ensemble pour abolir le
nom des Marseillois, comme pour
éteindre un incendie commun. Ils
élurent d’un consentement unanime
pour Chef le Roi Catumandus, qui
lorsqu’il assiégeoit Marseille avec une
grande armée de troupes d’élite,
épouvanté d’une apparition qu’il eut,
pendant le sommeil, d’une femme qui
se disoit Déesse, et dont le regard
étoit affreux et menaçant, accorda
de son propre mouvement la paix
aux Marseillois. Des Ambassadeurs
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