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Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome1.djvu/83

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PRÆFATIO.


lie à Bellovese. Celui-ci prit avec lui les Bituriges, les Auvergnats, les Eduens, les Ambarres, les Carnutes, et les Aulerques. Etant parti avec un grand nombre d’infanterie et de cavalerie, il vint sur les terres des Tricastins : de-là il trouva en face les Alpes qui lui parurent insurmontables, et que personne n’avoit encore traversées. Là tandis que les Gaulois se trouvoient comme enfermés par la hauteur des montagnes, et qu’ils examinoient par quel endroit de ces montagnes, dont le sommet touchoit au ciel, ils passeraient dans un autre monde, ils apprirent que des Etrangers (c’étoient les Marseillois) cherchant un lieu pour y fixer leur demeure, étoient attaqués par les Salyens. Les Gaulois tirant un bon presage de cet évenement, aiderent les Marseillois : ils traverserent ensuite les Alpes par le détroit des Tauriniens ; et après avoir mis en fuite les Toscans près du Tesin, ils apprirent que le lieu où ils s’étoient arrêtés, s’appelloit le pays des Insubres, du même nom qu’un canton des Eduens. Ce lieu leur étant d’un bon augure, ils y bâtirent une ville, à qui ils donnerent le nom de Milan.

Une autre troupe de Cenomanois suivant les traces des premiers sous la conduite d’Elitovius, passa les Alpes par le même détroit, à la faveur de Bellovese, et s’arrêta à l’endroit où sont maintenant Bresse et Verone. Les Salluviens vinrent ensuite, et habiterent aux environs du Tesin. Après eux les Boiens et les Lingonois ayant aussi traversé les Alpes par le mont Apennin, comme tout ce qui étoit entre le Pô et les Alpes étoit déjà occupé, passèrent le Pô, et chassèrent non-seulement les Etruriens, mais encore les Ombriens : ils se tinrent cependant entre l’Apennin. Les Senonois enfin vinrent les derniers, et s’établirent entre le fleuve Utis et le fleuve Esis. Il est sûr que cette

Tom. I.
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