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vient que Juvenal compare un homme
pâle et défait, ou à celui qui a marché
pieds nuds sur un serpent, ou à un
Rheteur qui avoit à déclamer devant
l’autel d’Auguste. Du tems de S. Jerôme après qu’on avoit étudié dans la
Gaule, où les études étoient très-florissantes, on alloit à Rome pour assaisonner de la gravité Romaine l’abondance et la netteté du discours Gaulois. La Gaule, dit le même S. Jerôme,
est la seule qui n’ait point eu de monstres, mais elle a toujours été féconde en hommes courageux et très-éloquens. C’est elle, selon Juvenal, qui a
formé les Avocats et les Jurisconsultes
de la grande Bretagne. L’Espagne,
Rome même avoit des Professeurs Gaulois. Les Sciences fleurissoient aussi à
Bourdeaux : pour s’en convaincre il suffit
de jetter la vue sur le Catalogue que
nous donne Ausone des Professeurs de
cette ville. Je passe legerement sur toutes ces choses : celui qui voudra s’en
instruire plus à fond, n’a qu’à consulter
l’Ouvrage de Dom Rivet dont nous venons de parler.
XI.
Conclusion de cette Préface.
Il est tems de finir cette Préface,
qui quoique trop longue, ne l’est pas
encore assez. Car outre que les matieres que j’ai traitées, méritoient de l’être avec beaucoup plus d’étendue, il
en reste encore plusieurs qui devroient
avoir place ici. Mais comme elles ont
été scavamment discutées par M. l’Abbé Dubos dans son Ouvrage intitulé,
Histoire Critique de la Monarchie Françoise,
et qu’elles perdraient beaucoup à être
abrégées, je renvoie le Lecteur au Livre premier de cet excellent Ouvrage.
On y voit quelle étoit dans les Gaules
la condition du peuple au commencement du cinquième siècle ; quel étoit
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