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ENCYCLIQUE DE N. T. S. P. LE PAPE PIE IX. 1864.


mauvaises herbes que Jésus-Christ ne cultive pas parce qu’elles n’ont pas elle plantées par son Père. » Ne cessez donc jamais d'inculquer à ces mêmes fidèles que toute vraie félicité découle pour les hommes de notre auguste Religion, de sa doctrine et de sa pratique, et qu’il est heureux le peuple dont Dieu est le Seigneur. Enseignez « que les royaumes reposent sur le fondement de la foi, et qu'il n'y a rien de si mortel, et qui nous expose plus à la chute et à tous les dangers, que de croire qu’il nous suffit du libre arbitre que nous avons reçu en naissant, sans plus avoir autre chose à demander à Dieu, c’est-à-dire qu’oubliant notre auteur, nous osions renier sa puissance pour nous montrer libres. » Ne négligez pas non plus d’enseigner « que la puissance royale n’est pas uniquement conférée pour le gouvernement de ce monde, mais par-dessus tout pour la protection de l’Église, et que rien ne peut être plus avantageux et plus glorieux pour les chefs des États et les rois que de se conformer à ces paroles que Notre très-sage et très-courageux Prédécesseur saint Félix écrivait à l'empereur Zénon, c’est-à-dire de laisser l’Eglise catholique se gouverner par ses propres lois, et de ne permettre à personne de mettre obstacle à sa liberté... Il est certain, en effet, qu’il est de leur intérêt, toutes les fois qu’il s’agit des affaires de Dieu, de suivre avec soin l'ordre qu’il a prescrit, et de subordonner, et non de préférer, la volonté royale à celle des prêtres du Christ. »


Mais si nous devons toujours, Vénérables Frères, nous adresser avec confiance au Trône de la grâce pour en obtenir miséricorde et secours en temps opportun, nous devons le faire surtout au milieu de si grandes calamités de l’Église et de la société civile, en présence d’une si vaste conspiration des ennemis et d’un si grand amas d’erreurs contre la société catholique et ce saint Siège Apostolique. Nous avons donc juge utile d’exciter la piété de tous les fidèles, afin que, s’unissant à Nous, ils ne cessent d'invoquer et de supplier par les prières les plus ferventes et les plus humbles le Père très-clément des lumières et des miséricordes ; afin qu'ils recourent toujours dans la plénitude de leur foi à Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous a rachetés pour Dieu par son sang, qu’ils demandent avec instance et continuellement à son très-doux Cœur, victime de sa brûlante charité pour nous, d'entrainer tout à lui par les liens de son amour, et afin que tous les hommes, enflammés de son très-saint amour, marchent dignement selon son cœur, agréables a Dieu en toutes choses, et portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres. Or, comme les prières des hommes sont plus agréables à Dieu s’ils viennent à lui avec des cœurs purs de toute souillure, Nous avons résolu d'ouvrir aux fidèles chrétiens, avec une libéralité Apostolique, les trésors célestes de l’Église confiés à Notre dispensation, afin qu’excités plus vivement à la vraie piété, et purifiés de leurs péchés par le Sacrement de Pénitence, ils répandent avec plus de confiance leurs prières devant Dieu et obtiennent sa grâce et sa miséricorde.