Page:Recueil général des anciennes lois françaises, tome 12.djvu/246

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Jésus-Christ, chef de toutes les puissances célestes et terrestres, et au nom duquel chacun doit baisser et incliner la tête et fléchir le genou, ait donné forme et exemple d’humilité à tous les rois, et princes chrétiens en soi humiliant devant Dieu son père, soumettant sa volonté à celle de Dieu, et par zèle et amour inextimable qu’il a porté à ses membres et sujets ait fait oblation et sacrifice tant de son corps que de sadite volonté, et par lequel tous rois règnent et les conditeurs des loix font et décernent actes de justice… désirant de tout nostre pouvoir, en toutes choses, suivre nostre chef, seul guide, protecteur et patron de Nous et de nostre royaume de France très-chrétien et reconnoissant les grandes graces qu’il nous a généralement et particulièrement faites, en nous mettant en ce monde et appellant au titre de roi très-chrétien, pour conduire, régir et gouverner le très-noble et en toutes vertus l’excellent peuple français, pour la paix et tranquillité duquel avons voué et dédié à Dieu nostre personne, vie, force et volonté, et tout ainsi que nous avons reçu de lui, à nostre avènement à la couronne, les victoires et conquestes qu’il lui a plu nous donner et faire par nos mains ses ministres, étant tout à faict résolu, moyennant sa grâce et vertu, prendre en gré sa discipline paternelle, puisqu’il lui a plu la nous envoyer, après avoir perdu une bataille où nous avons mis nostre personne en grand danger de mort, plus pour vouloir chasser nos ennemis de nostre royaume, qui l’avoient iniquement envahi, et rejeter la guerre hors, pour après pouvoir parvenir à une bonne paix, au repos de la chrétienté, que pour intention seule de reconquérir les terres qui de droit nous appartiennent et desquelles nous avons naguère esté injustement déchassés et dépossédés ; et après avoir été en icelle bataille, nostre cheval tué sous nous, et avoir plusieurs de nos ennemis en grand nombre convertis leurs armes sur nostre personne, les uns pour nous tuer et occire, les autres pour en faire proie et butin, et qu’il lui a plu, par sa bonté et clémence, en tel et si extrême danger, nous sauver la vie et honneur, que nous estimons bénéfice commun à Nous et à nos subjects, encore avons-nous depuis nostre prison et captivité, après avoir esté mené et conduit en divers lieux, par mer et par terre,

    des mauvais traitemens de Charles-Quint, et ne voulant pas se soumettre aux conditions à lui imposées pour obtenir sa liberté, il envoya lesdites lettres au parlement. Elles furent repoussées aux états de 1527. V. le narré de ce qui se passa à ces états, à sa date.