Page:Recueil général des anciennes lois françaises, tome 17.djvu/20

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lys, le greffier en chef revêtu de son épitoge et manteau fourré, avec moy principal commis.

Ce jour la cour, toutes les chambres assemblées en robes et chaperons d’écarlate, messieurs les présidens revêtus de leurs manteaux, et tenans leur mortier, attendoient la venue du roy selon son ordre, les capitaines des gardes saisis des huis du parlement : sur les huit heures du matin, ayant eu avis de l’arrivée de monsieur le duc d’Orléans, a député pour aller au-devant de luy messieurs les présidens de Bellièvre et de Longueil, et maîtres Nicolas Chevalier, Guy de Thelis et Jean Scaron conseillers en icelle, et l’ont été recevoir à moitié de la grand’salle du palais, et sont rentrez avec le sieur duc d’Orléans : et peu après sur les huit heures et demie, ladite cour ayant sçu que monsieur le chancelier approchoit, a député maîtres Pierre Bruxelles et Nicolas Thuder, aussi conseillers en icelle, pour l’aller recevoir au parquet des huissiers, lesquels rentrez avec lui, l’ont conduit jusques au lieu où il a pris sa place au-dessus du premier président ; ledit sieur Chancelier suivi de plusieurs conseillers d’état et maîtres des requêtes. Et sur les neuf heures et demie étant venu un exempt vers ladite cour, l’avertir de l’arrivée du roy et de la reine sa mère à la sainte Chapelle, a député pour aller les salüer et recevoir, messieurs les présidens Potier, de Mesme, de Bailleul et de Nesmond, maîtres Jules Savarre, Samüel de la Nauve, Nicolas Chevalier, Guy de Thelis, Jean Scaron, et Michel Champrond, conseillers en icelle, qui l’ont conduit marchans devant lui : sçavoir les sieurs présidens Potier et de Mesme, et les autres présidens et conseillers ensuite dudit seigneur roy, qui étoit vêtu d’une robe violette, et portée par les ducs de Chevreuse, grand chambellan, et comte de Charost capitaine de ses gardes, en son lit de justice, et ladite dame reine ensuite proche dudit seigneur roy, à main droite, où étant ledit seigneur roy et ladite dame reine sa mère placée.

Ledit seigneur roy a dit qu’il étoit venu pour témoigner au parlement sa bonne volonté, que monsieur le chancelier dira le reste.

Ladite dame reine a dit :

« Messieurs, la mort du défunt roy mon seigneur, quoiqu’elle ne m’ait surprise à cause de la longueur de sa maladie, m’a néanmoins tellement surchargée de douleur, que jusques à présent je me suis trouvée incapable de consolation et de conseil ; et quoique les affaires du royaume désirent un soin continuel pour