Page:Recueil général des anciennes lois françaises, tome 21.djvu/30

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que de la personne du roi ou du régent qui le représente.

Que c’étoit à lui principalement, et par sa naissance et par sa qualité de régent, de veiller à la conservation et à la sûreté du roi dont la vie étoit si chère à l’Etat, et qu’il ne doutoit pas que M. le duc du Maine n’y concourût avec le même zèle.

Que même suivant le testament du feu roi, la tutelle et la garde étoient déférées au conseil de la régence, et que la compagnie lui ayant accordé de si bonne grâce le titre de régent, il entroit par-là dans le droit du conseil.

Qu’enfin la nécessité du commandement demandoit absolument qu’un seul eût toute l’autorité sur les troupes sans aucune distinction, et qu’il étoit persuadé que cela ne lui pouvoit être refusé.

Qu’ainsi, pour se réduire, il demandoit que les gens du roi eussent à prendre leurs conclusions sur ce qui regardoil les conseils, la distribution des grâces et le commandement des troupes, même de la maison du roi.

Sur quoi les gens du roi s’étant levés, ils ont dit : Qu’après avoir pourvu ce matin à la régence du royaume, il ne s’agissoit plus que d’en régler l’exercice, et de déterminer ensuite ce qui pouvoit regarder l’éducation du roi ; qu’ils lisoient dans les yeux de la compagnie, ils osoient dire même dans son cœur, la satisfaction qu’elle avoit du choix d’un régent qui répondoit si parfaitement aux justes espérances qu’elle avoit conçues de son mérite.

Que les projets des différents conseils dont il n’avoit présenté ce matin qu’une première ébauche, et qu’il venoit d’expliquer plus en détail, étoient une nouvelle preuve de sa capacité en l’art du gouvernement ; et que le dessein qu’il avoit de se soumettre à la pluralité des suffrages du conseil de régence, étoit un nouveau témoignage de l’élévation et de la droiture de ses sentiments.

Ces conseils particuliers, où chaque matière sera amplement discutée, et qui donneront tant de facilité pour les décider au conseil-général de régence ; ce projet conçu par un prince qui, suivant l’ordre de la nature, devoit être notre roi, et qui auroit été si digne du trône de ses ancêtres, ne pouvoit être mieux exécuté que par un régent qui sait connaître et choisir dans chaque chose ce qu’il y a de plus parfait, et le dessein qu’il a d’associer à l’examen des affaires ecclésiastiques du royaume, des magistrats instruits des maximes de la France sur ces matières, justifie pleinement le désir qu’il a de soutenir nos plus saintes lois. Il ne nous reste donc plus que d’attendre que quel-