Page:Recueil général des sotties, éd. Picot, tome I.djvu/266

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L’Astrologue.

Nous sommes hors de ce meschef ;
Le temps est bien changé depuis.425

Chascun.

Par Dieu ! se je n’ay ung relief
De ma douleur, perdu je suis ;
J’é tant souffert que plus ne puis.
A ! mais a cest advenement
De regne, qui m’eust ouvert l’uys430
Pour avoir quelque amendement !

L’Astrologue.

Il t’amendera.

Chascun.

Il t’amendera. Et comment ?
Je n’en voy quelque apperssevance.

Le Prince.

Tays toy. Pour ton alligement
On tiendra les estas en France[1].435

L’Astrologue.

Sa, je veuil voir la doulleance
De Chascun. Baille moy ton pouce
Ung peu.

Chascun.

Ung peu. Avez vous la main doulce
Pour me mennier doulcement ? [2] 440
On m’a traisté si rudement
Le temps passé que c’est horreur.

  1. Louis XII réunit les états provinciaux dès la première année de son règne (Jean d’Auton, Chroniques, éd. de Maulde, I, p. 7) ; mais il est probable que l’auteur vise une convocation des états généraux.
  2. si m.