Page:Recueil général des sotties, éd. Picot, tome II.djvu/140

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l32 XI. — SOTTIE CONTRE LE PAPE JULES II a.Fol.Aijv* Le droit premier Sot. C’est trop joué de passe passe; Il ne fault plus qu’on les menace ’ : Tous les jours ilz se fortifient. Ceulx qui en promesse se fient Ne congnoissent pas la falace ’. 5 C’est trop joué de passe passe. L’ung parboult et l’autre fricasse ’; Argent entretient Tung en grâce *; Les autres flattent et pallient; Mais secrettement ilz se allient, lo Car quelqu’un faulx bruvaige brasse K C’est trop joué de passe passe. Je voy, il suffit : on embrasse *, 1. Le premier sot expose à sa manière la situation de l’Europe, et trouve qu’il ne s’agit plus de menacer les puissances coalisées contre la France; qu’il faut les combattre énergiquement. On lit, au contraire, dans la moralité de Marchebeau : Y fault jouer de passe passe, Mes en endurant quelque espace, Attendant le temps de jadis. (Fournier, Théâtre franc, avant la Renaiss,, p. 88.) 2. Allusion aux promesses mensongères faites par le pape Jules II. 3. Les puissances qui font cette cuisine, c’est-à-dire qui dirigent la coalition, sont le Saint-Siège et Venise. 4. Les Suisses, à qui Louis XII avait refusé une légère augmen- tation de leur pension annuelle, étaient passés dans le camp ennemi. 5. Les puissances qui ont cette attitude hypocrite sont l’Espagne et l’Angleterre. Ferdinand le Catholique, pour obtenir l’investi- ture du royaume de Naples, s’engage à soutenir secrètement le pape. Henri VIII, devenu le beau-frère du roi d’Espagne par son mariage avec Catherine d’Aragon, oublie les traités renouvelés par lui avec la France le 2 3 mars i5io, et favorise de tout son pouvoir les coalisés. 6. On comprend.