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CHAPITRE VI
Influence de la culture classique
Les Latinismes

L’influence de la culture classique est la moins évidente chez Michelet. S’il puise encore parfois dans la langue du Moyen âge, c’est qu’il y trouve tantôt la vigueur, tantôt le pittoresque, deux qualités qu’il apprécie surtout. Les langues de l’Antiquité ne lui offrent pas les mêmes avantages ; aussi n’y recourt-il qu’à titre tout à fait exceptionnel.

Il est juste cependant de mentionner que, de-ci, de-là, le latinisme se rencontre chez Michelet.

latinisme

Abominer : « Tout le monde abominant cette parole »[1] (H. F., i, 222) ; « Sixte-Quint abominait la révolte, détestait la Ligue » (H. F., ix, 522). — Affiger (H. F., iii, 182). — Allégoriser (H. F., i, 411, note)[2]. — Animadversion (I. H. U., 497, notes). — Anti-Christ (H. F., iii, 12[3], 91 ; viii, 261, 263). — Barbariser (H. F., ix, 69 ; xiii, 307). — Castramétation (H. R., 208). — Conniver (H. F., xiv, 88 ; xvi, 349 ; R. F., ii, 130 ; v, 294). — Conseil (projet) (H. R., 76). — Consumer (consommer) (M. A., i, 98, édit. origin. [L’édition définitive corrige : consommer] ; H. F., i, 83. — Détester (cf. abominer) (H. F., ix, 522). — Douloureux (des cris douloureux) (H. F., ii, 432). — Envier (ne pas accorder) (H. R., 418) : « Mais ils envièrent au peuple l’amusement de leur agonie » ; (accorder avec parcimonie, ménager de façon excessive) : « On lui envie les morceaux ; on lui reproche de vivre » (H. F., vii, introduction, 81-82). — Equaminité (H. F., vii.

  1. Traduction du latin : detestantibus (de la Vie de saint Colomban).
  2. Traduit de saint Jérôme : Quod sic Paradisum allegoriset.
  3. Traduit du latin Anti Christum.