Procédé pour teindre la laine en jaune lumière couleur solide adoptée par le ministère de la Guerre.
Épaulettes de l'infanterie de Marine
La laine bien dégraissée par les moyens ordinaires, est
teinte au bouillon dans un bain monté avec du jaune de Tartrazine,
mêlé de Jaune de Quinoléine.
La tartrazine seule donne un Jaune faiblement orangé.
La quinoléine seule produit un jaune très vif tirant sur le verdâtre.
Avec un mélange des deux matières (également résistante à la lumière) on
obtient le jaune jonquille prescrit pour les épaulettes.
Le bain de teinture doit être acide, on peut employer l'acide sulfurique
ou le bisulfate de sodium, comme pour les couleurs qui montent à
l'acide.
Il faut laver minutieusement pour enlever les dernières traces d'acide,
afin d'obtenir surement ce résultat on peut ajouter un peu
d’acétate de soude à l'eau, après les premiers lavages.
Si l'eau de lavage est calcaire, on doit y ajouter un peu d'acide acétique afin de conserver à la couleur tout son éclat.
Comme la teinture en jaune Lumière n'exige aucun mordançage
préalable et que les matières colorantes sont très riches, quoique d'un
prix relativement modéré, le prix de teinture n'est pas plus élevé que
celui de l'ancienne teinture à la gaude.
Le jaune Lumière résiste parfaitement au soleil,
tandis que le jaune de gaude brunit d'abord et se décolore ensuite.
Mais le jaune Lumière ne résiste pas au savon ce qui est sans
inconvénient pour le cas dont il s'agit.
Le directeur des teintures
Guignet
Vu le 7 aout 1896
L'administrateur
de la manufacture nationale des Gobelins
J.J. Guiffrey