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Page:Regnard - Œuvres complètes, tome cinquième, 1820.djvu/64

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TROTENVILLE

Ne voulez vous point que j’aie l’honneur de danser avec vous ?

ISABELLE.

Pour aujourd’hui, monsieur, il n’y a pas moyen ; je suis d’une fatigue, cela ne se conçoit pas. Mais avant que de me quitter, je vous prie de me dire combien vous prenez par mois.

TROTENVILLE

Par mois, madame ! C’est bon pour les maîtres à danser fantassins. On me donne une marque chaque visite ; et je veux vous montrer quel a été le travail de cette semaine. Hé ! Qu’on m’apporte ma valise. Vous allez voir. Allez donc.

On détache une valise, que l’on apporte pleine de marques faites de cartes.

COLOMBINE.

Ah, mon dieu ! Vous avez été plus de vingt ans à faire toutes ces leçons là.

TROTENVILLE

Bon, bon ! C’est le travail d’une semaine ; et si, ce que je vous montre là, c’est de l’argent comptant. Je n’ai qu’à aller chez le premier banquier, je suis sûr de toucher un demi louis d’or de chaque billet.

COLOMBINE.

Un demi louis d’or pour une leçon ! On ne donnoit autrefois aux meilleurs maîtres qu’un écu par mois.

TROTENVILLE

Il est vrai ; mais dans ce temps là les maîtres à