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AVERTISSEMENT

vicieux, et d'avoir voulu faire rire le public, en mettant sous ses yeux des friponneries faites pour mériter le dernier supplice.

La meilleure de ces critiques est une lettre insérée dans le nouveau Mercure imprimé à Trévoux, en février 1708, page 110. Comme cette lettre contient quelques observations justes, quoique trop sévères, nous en rapporterons ici quelques traits.

Après avoir rendu justice en général au mérite de la pièce et à son effet théâtral , l’anonyme passe en revue les principaux personnages. Voici ce qu’il dit de Lisette. « C’est une fille d’humeur assez gaie, et qui s’est mise depuis long-temps en possession de dire au vieux Géronte toutes ses vérités, ou une bonne partie ; et cela, avec une liberté qu’elle peut avoir héritée de la Toinette du Malade imaginaire, ou de la Dorine du Tartufe, mais non pas tout-à-fait avec les mêmes graces. "

On convient avec l’anonyme qu’il y a beaucoup de ressemblance entre Lisette et les deux suivantes de Molière ; mais on ajoute qu’elle n’est pas tant au-dessous de ses modèles qu’on voudroit le faire croire ; que la liberté qu’elle prend de donner son avis sur tout, et le ton de maîtresse qu’elle s’arroge , convient parfaitement à la gouvernante d’un vieux goutteux, dont elle compose tout le