Le choix est difficile à faire,
Et l’un de l’autre me défend.
Explique-toi sans artifice.
Il est temps enfin de parler.
Il ne faut plus dissimuler.
Quelle contrainte ! Quel supplice !
De vos tendres regards j’ai senti les attraits ;
Je vous aimai, charmante Eléonore ;
Mais des yeux plus puissants encore
Ont soumis mon cœur à leurs traits ;
C’est Isabelle que j’adore,
Pour ne changer jamais.
Ciel ! Que viens-je d’entendre ? Et que ma peine est rude
Oses-tu déclarer ton infidélité ?
En amour bien souvent un peu d’incertitude
Flatte plus que la vérité.
Jouis de ta victoire, orgueilleuse rivale ;
Insulte encore à mon malheur :
Et toi, perfide amant, crois-tu voir dans mon cœur
Dissiper en regrets ma tendresse fatale ?
Non, ingrat ! Je prétends que mon courroux égale
Et surpasse encor mon ardeur ;