Page:Regnard - Œuvres complètes, tome second, 1820.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Que vous me permettiez d'ouvrir toute mon âme ;

Et quel plaisir de dire, en des transports si doux,

Que mon coeur vous adore, et n'adore que vous ! [620]

LA COMTESSE.

L'amour le trouble. Eh quoi ! Que faites-vous, Valère ?VALÈRE.

Ce que vous-même ici m'avez permis de faire.NÉRINE, à part.

Voici du quiproquo.VALÈRE, à Angélique.

Que je serais heureux,

S'il vous plaisait encor de recevoir mes voeux !

LA COMTESSE, à Valère.

Vous vous méprenez.VALÈRE, à La Comtesse.

Non. Enfin, belle Angélique, [625]

Entre mon oncle et moi que votre coeur s'explique ;

Le mien est tout à vous, et jamais dans un coeur...

LA COMTESSE.

Angélique !VALÈRE.

On ne vit une plus noble ardeur.

LA COMTESSE.

Ce n'est donc pas pour moi que votre coeur soupire ?VALÈRE.

Madame, en ce moment je n'ai rien à vous dire. [630]

Regardez votre soeur ; et jugez si ses yeux

Ont laissé dans mon coeur de place à d'autres feux.