Page:Regnard - Œuvres complètes, tome second, 1820.djvu/192

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Elle connaît ses gens. [645]VALÈRE.

Oui, pour vous je soupire, [645]

Et je voudrais avoir cent bouches pour le dire.NÉRINE, bas à Angélique.

Allons, Madame, allons, ferme ; voici le choc :

Point de faiblesse au moins, ayez un coeur de roc.ANGÉLIQUE, bas à Nérine.

Ne m'abandonne point.NÉRINE, bas à Angélique.

Non, non ; laissez-moi faire.VALÈRE.

Mais que me sert, hélas ! Que mon coeur vous préfère ? [650]

Que sert mon amour un si sincère aveu ?

Vous ne m'écoutez point, vous dédaignez mon feu.

De vos beaux yeux pourtant, cruelle, il est l'ouvrage.

Je sais qu'à vos beautés c'est faire un dur outrage

De nourrir dans mon coeur des désirs partagés ; [655]

Que la fureur du jeu se mêle où vous régnez :

Mais...ANGÉLIQUE.

Cette passion est trop forte en votre âme

Pour croire que l'amour d'aucun feu vous enflamme.