Page:Regnard - Œuvres complètes, tome second, 1820.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MARQUIS}}, seul.

Eh bien ! Marquis, tu vois, tout rit à ton mérite ;

Le rang, le coeur, le bien, tout pour toi sollicite :

Tu dois être content de toi par tout pays :

On le serait à moins. Allons, saute, Marquis. [1385]

Quel bonheur est le tien ! Le ciel, à ta naissance,

Répandit sur tes jours sa plus douce influence ;

Tu fus, je crois, pétri par les mains de l'amour.

N'es-tu pas fait à peindre ? Est-il homme à la cour

Qui de la tête aux pieds porte meilleure mine, [1390]

Une jambe mieux faite, une taille plus fine ?

Et pour l'esprit, parbleu, tu l'as des plus exquis :

Que te manque-t-il donc ? Allons, saute, Marquis.

La nature, le ciel, l'amour et la fortune

De tes prospérités font leur cause commune ; [1395]

Tu soutiens ta valeur avec mille hauts faits ;

Tu chantes, danses, ris, mieux qu'on ne fit jamais

Les yeux à fleur de tête, et les dents assez belles.

Jamais en ton chemin trouvas-tu de cruelles ?

Près du sexe tu vins, tu vis, et tu vainquis ; [1400]

Que ton sort est heureux ! Allons, saute, Marquis.{{scène|