N’écoute point la brigue en jugeant notre cause :
Prête, sans nous troubler, l’oreille à nos discours ;
D’aucun coup de sifflet n’en interromps le cours.
Tu te moques, mon ami ; le Parterre ne s’assied point. Je ne suis pas un juge à l’ordinaire ; et de peur de m’endormir à l’audience, j’écoute debout.
Le style impérial, l’attitude romaine et le clinquant héroïque de ce déclamateur, pourroient m’alarmer, si je parlois devant un juge moins éclairé que Son Excellence Monseigneur le Parterre.
Ah, ah ! Son Excellence ! Monseigneur ! Ah ! Voilà bien les Italiens, qui tâchent d’amadouer l’auditeur dans un prologue, et font amende honorable pour demander grâce au Parterre.
Ils ont beau faire, ils n’en sont pas quittes à meilleur marché que les François : mes instruments à vent vont toujours leur train.
Non, ce n’est point la flatterie qui me dénoue la langue ; je rends seulement les hommages dus à ce souverain plénipotentiaire : c’est l’éperon des auteurs, le frein des comédiens, le contrôleur des bancs du théâtre, I’inspecteur et le curieux examinateur des hautes et basses loges : et de tout ce qui se passe