Seigneur, ce bracelet avecque ce rubis
Rendent le fait constant.
Je reprends mes esprits.
Il est temps qu’à présent, puisque le ciel l’ordonne,
Je remette à vos pieds le sceptre et la couronne.
Je vous rends votre bien, madame ; et désormais
Je ne le puis tenir que de vos seuls bienfaits.
Je ne me plaignois point du sort où j’étois née :
Maintenant que le ciel, changeant ma destinée,
Veut réparer les maux qu’il m’avoit fait souffrir,
Je me plains de n’avoir qu’un cœur à vous offrir.
Madame, vous voyez mon destin et le vôtre ;
Le ciel ne nous a point fait naître l’un pour l’autre ;
Mais ce prince pourra, sensible à vos attraits,
De la perte du trône adoucir les regrets.
Agénor à mes yeux vaut bien une couronne.
Seigneur…
Demandez ; je ne puis trop vous récompenser.
Faites-moi maltôtier toujours pour commencer.