Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/157

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je retrouve ma chère maison, et je crois que mon fils sera bien sensible au plaisir de me revoir en bonne santé.

MERLIN, à part

Nous le serions bien davantage à celui de te savoir encore bien loin d’ici.

GÉRONTE.

Les enfants ont bien de l’obligation aux pères qui se donnent tant de peine pour leur laisser du bien.

MERLIN, à part

Oui ; mais ils n’en ont guère à ceux qui reviennent si mal à propos.

GÉRONTE.

Je ne veux pas différer davantage à rentrer chez moi, et à donner à mon fils le plaisir que lui doit causer mon retour : je crois que le pauvre garçon mourra de joie en me voyant.

MERLIN, à part

Je le tiens déjà plus que demi-mort. Mais il faut l’aborder.

haut

Que vois-je ? Juste ciel ! Suis-je bien éveillé ? Est-ce un spectre ?

GÉRONTE.

Je crois, si je ne me trompe, que voilà Merlin.

MERLIN.

Mais vraiment ! C’est monsieur Géronte lui-même, ou c’est le diable sous sa figure. Sérieusement parlant, seroit-ce vous, mon cher maître ?

GÉRONTE.

Oui, c’est moi, Merlin. Comment te portes-tu ?