Faudra-t-il que le vin te commande sans cesse ?
Vous savez que chacun, monsieur, a sa foiblesse ;
Mais le mauvais exemple, encor plus que le vin,
Me retient, malgré moi, dans le mauvais chemin.
Je me sens de bien vivre une assez bonne envie.
Mais pourquoi hantes-tu mauvaise compagnie ?
Je fais de vains efforts, monsieur, pour l’éviter ;
Mais je vous aime trop, je ne puis vous quitter.
Que dis-tu donc, maraud ?
Monsieur, un long usage
De parler librement me donne l’avantage.
En pareil cas que moi vous vous êtes trouvé ;
Assez souvent, d’un vin bien pris et mal cuvé,
Je vous ai vu le chef plus lourd qu’à l’ordinaire ;
J’ai même quelquefois prêté mon ministère
Pour vous donner la main et vous conduire au lit :
De ces petits excès je ne vous ai rien dit :
Nous devons nous prêter aux foiblesses des autres,
Leur passer leurs défauts, comme ils passent les nôtres.
Je te pardonnerois d’aimer un peu le vin,
Si je te connoissois à ce seul vice enclin ;
Mais ton maudit penchant à mille autres te porte :