Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/379

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Un oncle que j’aimois d’une amitié bien tendre.
Ce garçon vous dira l’excès de mes douleurs,
Et combien, à sa mort, j’ai répandu de pleurs.

Valentin

Qu’à son âme le ciel fasse miséricorde !
Mais nous parler de lui, c’est toucher une corde
Bien triste… et qui pourrait… Mais il étoit bien vieux.

Démophon

Mais point trop. Nous étions de même âge tous deux,
Cinquante ans environ.

Valentin

Ce mot se peut entendre
En diverses façons, suivant qu’on le veut prendre.
Je dis qu’il étoit vieux pour son peu de santé ;
Il se plaignoit toujours de quelque infirmité.

Démophon

Point du tout ; et je crois que, dans toute sa vie,
Il ne fut attaqué que de la maladie
Qui causa de sa mort le funeste accident.

Le Chevalier

C’étoit un corps de fer.

Valentin

Il est vrai… cependant…

Le Chevalier

Bas, à Valentin.

Tais-toi donc.

Démophon

Ce discours peut rouvrir votre plaie ;
Prenons une matière et plus vive et plus gaie.
Vous allez voir ma fille ; et j’ose me flatter