Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/39

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strabon.

Sire, vous vous moquez.

agélas.

Sire, vous vous moquez.Je veux que dans une heure
Vous quittiez tous les deux cette triste demeure
Pour venir à ma cour.

démocrite.

Pour venir à ma cour.Qui ? Nous, seigneur ?

agélas.

Pour venir à ma cour. Qui ? Nous, seigneOui, vous.

strabon, à part.

Que je m’en vais manger !

agélas.

Que je m’en vais manger ! Vous viendrez avec nous.

démocrite.

Moi, que j’aille à la cour ! Grands dieux !
Qu’irois-je y faire ?
Mon esprit peu liant, mon humeur trop sincère,
Ma manière d’agir, ma critique et mes ris,
M’attireroient bientôt un monde d’ennemis.

agélas, à Démocrite.

Je serai votre appui, quoi qu’on dise ou qu’on fasse.
Je vous demande encore une seconde grâce,
Et votre cœur, je crois, n’y résistera pas :
C’est que ce jeune objet accompagne vos pas.

(à Criséis.)

Y répugneriez-vous ?

criséis.

Y répugneriez-vous ? Je dépends de mon père :
Sans son consentement je ne saurois rien faire :