Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/416

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Le Marquis, qui jadis nous prêta cent louis,
Est venu brusquement lui demander la somme.
Votre frère d’abord a rembarré son homme ;
Mais lui, sourd aux raisons qu’il a pu lui donner,
A voulu sur-le-champ le faire dégainer.
Notre jumeau prudent n’en a voulu rien faire ;
Et, mettant à profit mon conseil salutaire,
Il en a délivré plus de moitié comptant,
Que le Marquis a pris toujours en rabattant.

Le Chevalier

Je lui suis obligé d’avoir payé mes dettes.

Valentin

Vos obligations ne sont pas si parfaites ;
Car avec Isabelle il vous a mis fort mal.

Le Chevalier

Il l’a vue ?

Valentin

Oui vraiment. Il est un peu brutal,
Ainsi que j’ai tantôt eu l’honneur de vous dire :
Il a sur son chapitre étendu sa satire,
Et tenu, face à face, un propos aigre-doux,
Qu’on met sur votre compte, et que l’on croit de vous.
Isabelle est sortie à tel point courroucée…

Le Chevalier

Il faut de cette erreur détromper sa pensée.